La province du Logone oriental, dans le sud du Tchad, accueille de nombreuses personnes déplacées, réfugiées et retournées fuyant la résurgence des conflits en Centrafrique voisine. Au-delà de l’enjeu de l’accès aux biens de première nécessité, la cohabitation de différentes communautés en situation de crise pose un défi de taille, celui de la cohésion sociale.
ACTED apporte une aide multisectorielle à près de 22 000 personnes, avec le soutien de la Direction générale pour la protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO). Au cœur de l’intervention : les communautés, actrices d’un changement positif et inclusif, et tisseuses de lien social.
Les conflits qui secouent la Centrafrique ont poussé des milliers de personnes à abandonner leur maison, leur commerce, leur lieu de vie. Arrivées au Tchad, elles se sont retrouvées sans accès à l’eau, sans accès à la santé, dans une situation alimentaire et sécuritaire plus que précaire, sans abris.
Le Tchad accueille depuis 2017 quelque 150 000 personnes déplacées venant de la Centrafrique voisine. La plupart se trouvent aujourd’hui dans les provinces frontalières, notamment le Logone oriental. Parmi elles, 100 000 personnes environ sont des réfugiés d’origine centrafricaine et plus de 40,000 sont Tchadiens. Ces derniers, qui s’étaient installés en Centrafrique, ont depuis fait le chemin en sens inverse pour se réfugier au Tchad.
Les communautés locales sont déjà fragilisées par la pauvreté et le manque d’opportunités économiques. Elles subissent aujourd’hui la pression supplémentaire de l’arrivée de ces communautés déplacées, réfugiées et retournées. Dans ce contexte, assurer une cohabitation pacifique entre des communautés très vulnérables est un enjeu crucial.
La participation de chacun est essentielle au renforcement du lien social. ACTED met donc en place une série d’activités qui placent les communautés au cœur de l’initiative et de l’action.
Au total, ACTED vient en aide à près de 22,000 personnes déplacées et hôtes, qui, en participant directement aux activités communautaires mises en place, s’investissent pour reconstruire leur avenir.
ACTED a notamment mis en place des comités de cohésion sociale et d’Eau, Hygiène et Assainissement dans chaque village ciblé par les interventions.
Chaque village a créé un comité de cohésion sociale et un comité Eau, Hygiène, Assainissement, dont les membres sont issus des populations hôtes et déplacées.
Ces comités rassemblent des membres des communautés hôtes, des retournés tchadiens et des réfugiés centrafricains. Ils leur permettent de se réunir, d’échanger et surtout d’agir ensemble pour construire un avenir commun, en développant des approches positives face aux défis du quotidien.
Les comités cohésion sociale – Tibaut est président du comité de cohésion sociale du village de Bédakoussang. D’après lui, les communautés réfugiées et hôtes du village exprimaient de la méfiance les uns envers les autres, simplement car ils n’avaient pas de contact.
Le comité de cohésion sociale est chargé d’organiser des événements pour renforcer la cohésion sociale, autour de thématiques définies lors de consultation entre les communautés hôtes, réfugiées et déplacées. Ainsi, quatre événements ont pu être organisés, avec toutes les communautés de Bédakoussang. D’après Tibaut, ces événements ont permis de résorber le sentiment de méfiance du passé.
Les comités Eau, Hygiène et Assainissement – Ces comités s’occupent de répondre au mieux aux problématiques sanitaires et aux besoins en eau, notamment en distribuant des kits dont le contenu est établi avec les personnes à qui ils sont destinés. Ces comités ont mené dix campagnes de salubrité dans le but d‘intégrer la problématique de l’hygiène environnementale dans les villages. Ils conduisent également, avec le soutien d’ACTED, des campagnes d’information sur les thèmes de l’hygiène alimentaire et corporelle.