La République Démocratique du Congo est à l’intersection de crises majeures à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Parmi elles, l’insécurité alimentaire, les conflits violents, des épidémies et des catastrophes naturelles.
16 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire dans le pays. Les conflits voisins ont également causé d’importants mouvements de population dans la région et ces personnes se retrouvent parfois dans des zones enclavées sans accès à l’aide ni à l’information. À l’approche de la saison des pluies, les provinces les plus isolées comme le Sud-Kivu et le Maniema, deviennent de plus en plus difficiles d’accès.
ACTED intervient pour apporter une aide urgente à ces populations enclavées, avec le soutien de l’Agence Américaine pour le Développement International et le Bureau d’Assistance Humanitaire. En particulier, cette intervention vise à faciliter l’accès à l’aide humanitaire, à l’information et à des formations agricoles.
ACTED continue de fournir des vivres et articles non alimentaires, le principal défi étant de trouver des moyens d’accéder aux populations se trouvant dans des zones particulièrement enclavées. Dans les zones enclavées au point que les distributions de sacs de vivres sont inenvisageables, tant l’accès par camion est coûteux et compliqué, ACTED opte pour des distributions de liquidités, à condition que ses bénéficiaires puissent trouver des marchés à proximité qui soient approvisionnés en quantité et à une fréquence suffisante.
En coordination avec nos partenaires, différentes distributions ont été organisées. Plus de 6000 familles ont bénéficié d’une aide alimentaire et plus de 3000 ont reçu des kits d’articles ménagers.
Dans le Sud-Kivu et le Maniema, l’entretien des routes reste très limité. De plus, le Sud-Kivu est une province particulièrement touchée par les catastrophes naturelles. Pendant la saison des pluies, les routes sont souvent coupées suite à des glissements de terrain ou des inondations, et les ponts détruits.
Yves, assistant de Suivi et Evaluation, en a fait l’expérience dans le cadre d’une mission de suivi : « La plus grande difficulté que nous rencontrons reste l’accès difficile dans les zones d’intervention pendant la période pluvieuse. C’est en cette période que nos routes deviennent de plus en plus dégradées, entraînant notamment des embourbements. Parfois, cela réduit notre accessibilité à certains villages et nous oblige à nous déplacer en moto ou à pied ».
Kalehe, chef-lieu du Sud-Kivu, a connu un afflux majeur de déplacés fuyant les incursions des groupes armés des provinces avoisinantes. Les équipes d’ACTED ont mené une enquête de vulnérabilité auprès de près de 3600 familles affectées par cette crise. Les distances à parcourir par les bénéficiaires se sont également révélées problématiques. Ces exemples montrent l’urgence d’agir sur le secteur de l’accessibilité dans les provinces du Maniema et du Sud Kivu.
Pour permettre de désenclaver les zones isolées, de leur fournir un accès rapide à l’aide humanitaire il est essentiel de mettre en place un réseau de routes interconnecté et adapté aux aléas climatiques de la région.