Le conflit du Tanganyika continue de secouer le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), avec des milliers de victimes depuis 2013. Dans la province voisine du Haut-Katanga, le territoire de Pweto n’a pas échappé aux conséquences de cette crise, entre instabilité et conflits intercommunautaires.
Des centaines de personnes ont fui leurs villages en laissant tout derrière eux. Pour ceux qui ont choisi d’y revenir, tout est à reconstruire.
Pour venir en aide aux retournés les plus vulnérables de Pweto, ACTED a mis en place des distributions de liquidités, des foires alimentaires, ainsi que des activités de relance agricole pour assurer à ces familles une activité de subsistance sur le long terme.
Beaucoup de ceux qui ont choisi de retourner dans leurs villages à Pweto se sont retrouvés complètement démunis, sans argent pour payer de quoi se nourrir. Les villages ont subi saccages et pillages, les maisons et les terres ont été brûlées, dévastées. Dans un premier temps, ces familles ont dû tout reconstruire pour se réinstaller chez elles. ACTED les a soutenues avec des distributions de liquidités à près de 1100 familles, et des foires alimentaires qui ont permis à 8000 familles de s’approvisionner en nourriture.
Mais pour pouvoir envisager un retour chez eux sur le long terme, ces familles ont aussi besoin d’activités de subsistance, qui leur rapportent des revenus et leurs permettent de vivre sans devoir compter sur une aide extérieure. Pour les accompagner vers cet objectif, ACTED a mis en place un projet de relance agricole, avec le soutien du Fonds Humanitaire pour la RDC.
Beaucoup des familles des villages de Pweto vivent de l’agriculture. Ces agriculteurs et agricultrices vendent leur production dans les villages, et conservent le surplus pour subvenir aux besoins familiaux. Mais à leur retour à Pweto, ils ont retrouvé leurs champs dévastés, et n’ont pu reprendre leur activité comme avant.
ACTED a proposé des formations pour relancer efficacement ces activités. Ces sessions de formation abordent les techniques de préparation des campagnes agricoles, la construction du calendrier cultural, les différentes techniques culturales et maraîchères, ainsi que la gestion des stocks et l’entreposage des denrées alimentaires.
Pour allier la théorie à la pratique, ACTED a créé onze champs de démonstration, qui servent d’outil de formation aux meilleures pratiques et à des techniques agricoles durables et adaptées à l’environnement local. Ces techniques se fondent sur des méthodes naturelles et traditionnelles de protection des semences, comme par exemple le séchage des graines, la conservation à sec ou encore l’utilisation de cendres comme bio-pesticides et fongicides. Les agriculteurs et agricultrices bénéficiaires peuvent ensuite reproduire dans leurs champs les apprentissages mis en œuvre dans les champs de démonstration, et se les approprier.
Cette activité a aussi été l’occasion de rassembler et de contribuer à renforcer la cohésion sociale et l’esprit de solidarité en travaillant ensemble, dans un contexte marqué par les affrontements intercommunautaires.
Ce rôle fédérateur essentiel, c’est celui des 47 comités vivriers mis en place par ACTED pour garantir l’impact positif de ces formations dans la durée.
À l’issue de la formation, 100 familles ont bénéficié de kits vivriers contenant des semences de maïs, d’arachide et d’aubergine, ainsi que du matériel agricole essentiel, comme des houes, des râteaux ou des sacs de conditionnement pour les semences. C’est le cas de Martin, habitant du village de Kapondo. Après avoir participé aux formations, il a été désigné par sa communauté pour gérer le comité vivrier de son village. Aujourd’hui, dans son rôle au sein du comité, il accompagne des agriculteurs et agricultrices dans leurs activités dans leur champ, de manière personnalisée et adaptée à chacun. Cette méthode d’apprentissage entre pairs permet de retransmettre les meilleures pratiques le plus largement possible.
Aujourd’hui, les formations commencent à porter leurs fruits, et les familles bénéficiaires recommencent à commercialiser leur production. Pour faciliter l’étape de la commercialisation, ACTED a misé sur des activités de transformation et conservation des produits agricoles. Pour ce faire, l’ONG a mis en place 8 groupements dédiés à cette activité, et leur a fourni les outils et l’équipement nécessaires. Ces groupements sont essentiellement composés de femmes des villages, une démarche qui leur permet de développer une activité propre et gagner en indépendance financière.
Au total, 1300 familles ont bénéficié de ces activités de relance agricole.