Mali Acted

Renforcer l’accès à l’emploi et l’indépendance économique : un projet transfrontalier innovant !

Les populations maliennes réfugiées au Niger pour fuir la crise qui touche le nord du Mali ont pour la plupart perdu leurs terres et leur bétail, et n’ont bien souvent pas eu la possibilité d’emporter avec eux leurs moyens d’existence. Beaucoup se sont établis dans les régions de Diffa et de Tillabéry, où règne une situation de morosité économique, compromettant ainsi les perspectives d’activités pouvant leur procurer un revenu.

Formations professionnelles, soutien à la création de microentreprises et augmentation du pouvoir d’achat avec des solutions énergétiques rentables et durables : ACTED est mobilisée pour soutenir les familles touchées par la crise malienne au Niger et les aider à reconstruire leur vie et à renforcer leur capacité de résilience.

Un projet transfrontalier au Niger et au Mali pour l’émancipation des jeunes réfugiés, retournés et rapatriés

©ACTED
Un jeune réfugié du camp de Mangaizé reçoit un kit de démarrage d’activité, 2017

Depuis 2014, grâce au soutien financier de BPRM, ACTED propose des solutions durables aux jeunes rapatriés, réfugiés et retournés maliens dans les camps de Mangaizé, Abala et Ayorou, ainsi que dans les régions de Gao et Ménaka au Mali depuis 2016. Les activités d’ACTED s’inscrivent dans le cadre du programme de rapatriement volontaire des réfugiés maliens qui a débuté en 2016 sous l’impulsion du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ce projet transfrontalier, mis-en-œuvre par les équipes d’ACTED au Niger et au Mali, permet aux réfugiés d’acquérir des compétences professionnelles et de créer leur propre microentreprise, et donc de briser le cycle de dépendance à l’aide humanitaire.

Un pas vers l’indépendance économique

©ACTED
Des femmes réfugiées pendant leur stage en restauration et manicure-pédicure, 2017

Après trois mois de formation ainsi qu’un stage de perfectionnement d’un mois, une cinquantaine de jeunes des camps de Mangaizé et d’Abala se sont vu remettre un diplôme reconnu par l’État nigérien ainsi que des outils et matériaux nécessaires à la création d’une activité dans une variété de domaines allant de la coiffure et la manucure-pédicure à la restauration, en passant par la mécanique, la menuiserie ou encore la couture. Ces jeunes diplômés ont également eu l’opportunité de participer à une formation complémentaire sur les outils de recherche d’emploi et sur l’entreprenariat, et ont été mis en relation avec des structures locales d’emploi pour leur donner toutes les clefs nécessaires pour décrocher un emploi.

En parallèle, ACTED a fourni des cuisinières à gaz ainsi que des bouteilles de gaz à quelque 1900 familles maliennes vivant dans des camps au Niger. Ces distributions ont permis de réduire les dépenses mensuelles de ces familles, qui utilisent traditionnellement uniquement le bois. Cela a permis aux réfugiés de faire des économies sur leurs dépenses énergétiques, et ainsi de dédier davantage de ressources à leurs besoins prioritaires, et donc d’être plus autonome. Ces distributions ont été accompagnées de séances de sensibilisation et de formation par des sapeurs-pompiers sur l’optimisation du gaz, la construction de murs de protection et l’utilisation des extincteurs.

Renforcer les activités porteuses d’opportunités et d’indépendance économiques

ACTED prévoit d’organiser un forum économique dans le camp de Tillabéry avec les nouveaux entrepreneurs réfugiés, retournés et déplacés, les services techniques de l’État, les collèges d’enseignement technique, les potentiels employeurs et les instituts de microfinance locaux. Ce cadre de concertation et de réflexion permettra de dégager des stratégies pour pérenniser les microentreprises et les formations professionnelles, et permettre à tous les bénéficiaires de continuer leur activité et de l’améliorer.

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Les réfugiés du camp de Mangaizé diplôme en main, 2017

Ces forums, en plus de favoriser l’intégration économique, facilitent aussi la dialogue intercommunautaire entre les populations hôtes et les réfugiés, déplacés et retournés. Afin d’éviter les conflits qui pourraient survenir du fait de l’afflux massif de populations vulnérables sur un territoire déjà soumis aux aléas économiques et climatiques, ACTED s’efforce, depuis le début de son intervention dans les camps de la région de Tillabéry en 2013, de développer des mécanismes de dialogue, dont des comités de gestion pacifique des conflits et des cadres de concertation comprenant populations déplacées, populations autochtones et autorités locales.