En République Centrafricaine le taux d’analphabétisme est de 75% chez les femmes. L’accès à l’éducation et par la suite à l’emploi en devient d’autant plus compliqué et peut les plonger dans une plus grande précarité.
ACTED met en place des formations d’alphabétisation auprès de 2 600 femmes grâce au projet RESLUDE dans le sud-est de la Centrafrique avec le soutien financier du Fonds Bêkou.
Ces formations sont destinées à 580 femmes à Bakouma, 515 à Ouango et 344 à Rafaï.
Ce projet en consoritum avec d’autres organisations permet d’avoir une portée plus importante, grâce à l’union d’ONGs ce seront 12 000 femmes formées au total.
Nina est assistante technique de formation. Elle travaille avec ACTED depuis mai 2021 et son expertise se concentre sur le volet de relance économique pour l’organisation de cours d’alphabétisation fonctionnelle.
Nina a fait des études d’économie et de sciences de gestion à l’Université de Bangui. A la suite de son diplôme, elle a directement travaillé dans des organisations humanitaires, à Bossangoa, Sibut, Bocaranga, Kaga Bandoro ou encore Bouar.
Nina a entendu parler d’ACTED lorsqu’elle travaillait dans une autre organisation non-gouvernementale (ONG) à Bossangoa, à l’ouest du pays. Elle travaillait déjà dans le cadre d’un projet financé par le Fonds Bêkou et appréciait particulièrement les thématiques de relèvement et résilience. A l’époque, elle appuyait des producteurs et productrices agricoles et des groupements locaux.
Aujourd’hui Nina est basée à Bangassou, dans la préfecture du Mbomou. Pour elle, c’était important de travailler sur un projet de relèvement et c’est pour cela qu’elle a postulé pour le projet RELSUDE, en tant qu’assistante technique pour les formations. Elle se sent en adéquation avec le projet.
Avant, elle a également travaillé sur des projets relevant de l’urgence, mais son expertise et son engagement trouvent d’autant plus leur place sur les projets de relèvement qui permettent de suivre de plus près l’évolution des personnes ciblées par l’action.
Les formations auprès des femmes qui ne sont jamais allées à l’école leur permettent de développer leurs compétences et de contribuer à l’éducation de leurs enfants .
Les activités de relèvement ont une vision sur le long terme, il faut comprendre les besoins et savoir répondre aux problèmes de fond et ce sur la durée. « Les projets de relèvements sont ceux que je préfère. Ils permettent la pérennisation des activités sur le terrain. ».
Nina voit un véritable intérêt de l’activité auprès des femmes. Quand elle a participé à la validation publique à Rafaï, elle explique que « les participantes étaient joyeuses, elles demandaient quand la formation allait commencer, elles étaient vraiment impatientes.
Grâce à ce projet et à la participation de Nina plus de 12 000 femmes auront accès à des cours dans 17 localités différentes.
« En me voyant, elles avaient encore plus envie de participer à la formation. Ça les encourage de voir des femmes mettre en place le projet ». Sa réussite personnelle est de pouvoir les rencontrer.
Pour Nina, l’humanitaire, c’est « soutenir des personnes qui sont dans le besoin, pouvoir trouver des solutions, alléger les souffrances des plus vulnérables ». Le secteur de l’humanitaire est une véritable ambition pour elle. Elle sait déjà qu’elle continuera dans cette voie après la fin du RELSUDE. « Depuis que je suis sortie de l’université, j’ai commencé à travailler dans l’humanitaire. Quand je vois la souffrance des communautés, leurs besoins, je sais que je veux grandir dans le monde humanitaire ».
Son travail consiste à représenter l’organisation auprès de la communauté, de participer à l’organisation des formations, d’interagir avec les autorités locales et administratives. Elle a également mis en place les comités d’alphabétisation, les comités de ciblage des femmes et a participé à la validation publique.
Les formations d’alphabétisation des femmes n’ont pas encore commencé, mais les femmes ont déjà été sélectionnées par l’équipe du projet. Les activités vont se dérouler à Bakouma, Ouango et Rafaï, trois localités de la préfecture du Mbomou.
Nina réalise de nombreux trajets sur le terrain pour mener à bien les activités. Elle apprécie l’organisation de ses tâches : « J’aime être sur le terrain pour faire un réel suivi des activités». Nina se sent particulièrement concernée par les objectifs du projet. Ce qu’elle préfère, c’est voir les activités avancer et pouvoir en faire le suivi.
En effet, Nina ne dispense pas directement la formation, mais elle en réalise le suivi. Elle aura ainsi toutes les informations sur les modules de formation, la progression des femmes, leur satisfaction. L’expérience des équipes nationales et leur connaissance accrue du pays sont primordiales dans la mise en œuvre des projets d’ACTED. La conception mais également la mise en œuvre et l’impact des activités dépendent de l’expertise des personnes engagées auprès d’ACTED et permettent de répondre au mieux aux besoins des populations.