Au Liban, la crise syrienne a un impact important sur la sécurité alimentaire : plus de 1,5 millions de personnes auraient besoin d’une aide alimentaire, d’après les estimations du Lebanon Crisis Response Plan (LCRP). L’aide alimentaire au Liban a déjà été réduite des suites de la baisse des financements et des ressources limitées. Les communautés du gouvernorat du Mont-Liban, ont du mal à se procurer des aliments nutritifs et de qualité, et à accéder à une alimentation diversifiée.
La grande majorité de la communauté de Ghoberi, un regroupement de villages du district de Baabda, dans le gouvernorat du Mont-Liban, a du mal à s’en sortir avec les dépenses quotidiennes en biens essentiels. ACTED a lancé un projet de création d’un jardin vertical pour améliorer l’accès de la population à des aliments frais, et pour renforcer l’autonomie de la communauté, avec le soutien d’OCHA et en coordination étroite avec les autorités locales pour une intervention plus efficace. S’il a initialement été difficile de trouver un espace adéquat pour installer le jardin, les discussions avec les autorités et les communautés locales ont finalement permis d’identifier le toit du centre de santé publique d’Al Hoda. Après cette première étape, ACTED a organisé une visite dans le quartier dans le but de mettre en place un comité et d’en identifier les membres. Ce comité est chargé de faire le lien avec la communauté, de l’informer sur l’existence du jardin, et d’assurer son bon entretien et une son exploitation durable. Un consultant a ensuite été embauché pour concevoir le jardin, qui réutilise des déchets et des mécanismes innovants de collecte de l’eau de pluie.
Cet espace avait été complètement délaissé, il y avait des déchets partout. Avec ce jardin, cette zone est aujourd’hui beaucoup plus verte, et toute la communauté pourra bénéficier des légumes frais qui y sont cultivés.
Grâce au comité et au personnel du centre de santé publique d’Al Hoda, ACTED organise des formations pour la gestion et l’entretien du jardin. Une série d’évènements devrait bientôt être organisée avec la participation de réfugiés et de la communauté d’accueil de la zone, dont l’un sera consacré à la cueillette et au partage des récoltes.
ACTED a également apporté son soutien à des enfants et jeunes défavorisés du district de Metn (gouvernorat du Mont-Liban), dans un projet en collaboration avec Le Foyer de la Providence (FPAO) et avec le soutien d’OCHA.
Le Foyer de la Providence est un pensionnat technique gratuit ayant comme mission principale depuis 1964 de soutenir les enfants et les adolescents défavorisés des communautés vulnérables en leur fournissant une éducation et des qualifications techniques. Le Foyer de la Providence s’occupe également depuis 2004 de la réinsertion et de l’éducation des mineurs en conflit avec la loi dans la prison centrale de Roomieh, avec des programmes éducatifs passant par l’art-thérapie, le sport, l’apprentissage technique et académique, ou encore un appui juridique et du conseil pour la réinsertion socioprofessionnelle des jeunes après leur sortie de prison.
Dans le district de Metn, ACTED et le Foyer de la Providence ont ajouté une nouvelle compétence à ces programmes d’apprentissage en créant un jardin communautaire. Grâce à ce jardin, les enfants et les adolescents pensionnaires du foyer auront la possibilité d’avoir chaque jour des aliments frais et de diversifier leur régime alimentaire, tout en apprenant à cultiver.
Lorsqu’ils ont appris que le foyer serait bientôt doté d’un jardin, Ali, 15 ans, et Medhi, 14 ans, deux adolescents libanais qui résident dans le foyer pendant la semaine, sont tous deux très enthousiastes à l’idée d’apprendre quelque chose de nouveau.
Je n’ai jamais cultivé quoi que ce soit avant. Dans le village de mon grand-père, j’ai déjà vu comment on cultive le coton. J’aime beaucoup voir les plantes fleurir et grandir. Ce que j’aime vraiment, c’est le parfum. Ce jardin sent vraiment bon.
Je suis content qu’on ait ce jardin. J’aime les papillons et les abeilles, j’apprendrai à bien m’occuper du jardin.
Ali se joint alors la conversation. Lui, ce qu’il aime le plus, ce sont les tomates, surtout accompagnées de labne, son fromage préféré. Les garçons discutent de leur idée de cultiver tous leurs légumes préférés, et se réjouissent à l’idée de pouvoir cueillir des légumes frais dans leur propre jardin.
Pascale, la directrice du centre, raconte qu’ils sont impatients de pouvoir augmenter la valeur nutritive de leurs aliments. Des efforts sont déjà déployés pour donner aux enfants et adolescents résidant dans le centre des repas plus équilibrés.
Nous sommes actuellement en mesure de nourrir 30 enfants qui résident ici au centre avec trois repas par jour, plus ceux qui rentrent chez eux ensuite. Pour moi, ce projet est vraiment bénéfique : en termes de satisfaction des besoins alimentaires, mais aussi en termes de thérapie, car il permet d’établir un lien entre les jeunes et la nature
Le Foyer de la Providence mobilise aussi l’Université libanaise pour fabriquer du compost qui enrichisse le sol, pour une valeur nutritive améliorée.