Dans la région de Ménaka, dans le Nord du Mali, ACTED soutient la relance des moyens de subsistance et l’émancipation des femmes, pour en renforcer la résilience.
L’élevage constitue la source de revenu principale des communautés de la région de Ménaka. Cependant, la crise politique et sécuritaire qui a profondément déstabilisé le nord du pays a appauvri un grand nombre de personnes, et en a poussé autant à se déplacer en quête de sécurité. Par ailleurs, la sécheresse et les aléas climatiques ont affecté la santé du bétail, ainsi que l’accès à l’eau et aux pâturages. Face à la mortalité du bétail et aux difficultés économiques, les ménages les plus pauvres doivent bien souvent se résoudre à vendre leurs animaux pour pouvoir se procurer de quoi se nourrir.
Tidermène, commune de la région de Ménaka, est située dans une zone de transhumance, et accueille donc de nombreux éleveurs. Parmi eux, de nombreuses femmes ont perdu leur bétail et tentent désormais de se reconvertir dans d’autres secteurs, et notamment dans la transformation et la vente de produits alimentaires. Afin d’encourager leur reconversion et de soutenir leur émancipation, ACTED, avec le soutien de l’Ambassade de France et du Comité interministériel pour l’aide alimentaire (CIAA), les accompagne depuis un an sur le chemin de la résilience. Ce projet leur permet notamment de bénéficier d’un accompagnement en continu dans l’élaboration de leur activité, avec des formations techniques tant à la production et la transformation d’aliments qu’à la gestion financière, et par la distribution de « kits de démarrage » qui leur permettront de lancer leurs activités: des aliments, des animaux, du matériel…
Chaque participante a été invitée à choisir une activité parmi un panel d’activités à fort potentiel dans la région. À la suite des formations, organisées en décembre 2017, chacune d’entre elles a reçu un kit de démarrage contenant des éléments spécifiques à l’activité qu’elles ont choisi.
Le petit commerce constitue une activité économique rentable dans la région, en particulier pour les femmes. C’est l’activité qui a été notamment considérée pour relancer les moyens de subsistance dans la région – une initiative plébiscitée par les 37 femmes soutenues dans le cadre de ce projet, qui avaient déjà, pour la plupart, une certaine expérience dans le domaine. Pour le petit commerce, il s’agissait d’éléments de base faciles à vendre, comme du riz, du thé, du sucre des pâtes, de la semoule, de l’huile ou encore du savon.
Cette activité m’a redonné de l’espoir et de la considération dans mon village. J’ai une occupation, j’arrive à faire manger mes enfants.
Ce projet permet également de répondre à d’autres besoins de la zone : par exemple, ACTED a distribué du bétail et à des éleveurs vulnérables, et des semences et des outils à des maraîchers, en parallèle de formations techniques. D’autres enfin ont bénéficié de transferts d’argent, tantôt inconditionnels, tantôt en rémunération de leur travail de réhabilitation de mares et d’autres infrastructures communautaires. Par ailleurs, des points d’eau ont été réhabilités afin de renforcer l’accès aux ressources naturelles et de prévenir les conflits pour ces ressources dans la région.