Renforcer l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le Haut-Mbomou

En République Centrafricaine (RCA), la crise humanitaire reste marquée par des conflits armés persistants, des déplacements massifs de populations et une pauvreté chronique. Dans le Haut-Mbomou, les infrastructures de base sont gravement détériorées, exacerbant les difficultés d’accès aux services essentiels. Les évaluations menées en 2023 et 2024 par IMPACT ont révélé l’ampleur de ces besoins. Plus de 58% des ménages signalent ne pas avoir suffisamment d’eau potable et 68% des ménages n’ont pas accès à des latrines améliorées dans la préfecture, mettant en lumière l’urgence d’interventions WASH pour prévenir les maladies hydriques et améliorer la qualité de vie des populations. Ces données montrent que les populations déplacées internes, souvent les plus vulnérables, dépendent majoritairement de sources non traitées et de latrines en mauvais état. La réhabilitation des infrastructures EHA a donc constitué une priorité pour répondre aux besoins critiques et renforcer la résilience des communautés affectées.

Dans le cadre de ce projet, Acted et HELME se sont concentrés sur quatre localités identifiées comme prioritaires : Gambatouré, Banangui, Ngouyo et Djéma. Ces zones ont été sélectionnées sur la base des lacunes critiques en infrastructures, identifiées par les résultats des évaluations multisectorielles diligentées auprès des ménages et de consultations supplémentaires avec les autorités. Au total, 2 forages équipés de pompes à motricité humaine ont été construits dans les postes de santé de Gambatouré et Banangui. Neuf blocs de latrines et douches, totalisant 27 portes, ont été installés dans les établissements de santé des 4 localités. Des infrastructures de gestion des déchets médicaux, comprenant 4 incinérateurs de type Montfort et des fosses à déchets médicaux, ont également été mises en place dans les structures de santé locales. En complément, des efforts ont été déployés pour renforcer les capacités locales et promouvoir la gestion durable des infrastructures. Quatre comités de gestion ont été constitués et formés, impliquant 34 membres, dont 7 femmes, pour superviser et entretenir les installations. De plus, 5 hygiénistes ont été formés et équipés de kits spécifiques pour améliorer les pratiques d’hygiène au sein des communautés. Ces actions ont directement bénéficié à 17 754 personnes, soit 2 929 ménages, en conformité avec les normes humanitaires.

En parallèle des activités de terrain, IMPACT a mené une évaluation multisectorielle exhaustive, couvrant 66 sous-préfectures et collectant des données auprès de 12 400 ménages. Ces informations ont permis de produire 16 outils d’analyse, dont des cartographies de susceptibilité aux inondations et des rapports détaillés sur les besoins locaux. Ces ressources, mises gratuitement à disposition sur le IMPACT Resource Centre, ont permis de guider efficacement les interventions et de garantir que les ressources soient allouées là où elles sont le plus nécessaires.