Sénégal Acted

Matam : Paroles de bénéficiaires

Au cours d’une récente visite de terrain dans le cadre du projet de lutte contre l’insécurité alimentaire dans la région de Matam, les équipes d’ACTED ont pu rencontrer quelques personnes bénéficiaires du projet et s’entretenir avec eux sur les activités, leur déroulement et leur pertinence.

Dans le cadre de ce projet financé par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne, qui vise à soutenir les familles les plus vulnérables, ACTED a notamment mis en place des jardins dits de case pour pallier le manque de nourriture dans la région. Un jardin de case est un jardin individuel généralement utilisé pour cultiver des légumes destinés à la consommation familiale, et éventuellement à la vente en cas de surplus. L’intérêt du jardin de case est justement qu’il est individuel : cela permet aux familles de gérer leurs produits de manière autonome, et donc d’être davantage responsabilisés, et permet également d’éviter les tensions qui peuvent être occasionnées par la gestion collective.

C’est lors d’un rassemblement dans un des villages de mise en œuvre que les équipes ont pu s’entretenir avec certains bénéficiaires, et ainsi en savoir plus sur la situation de précarité à laquelle ils font face.

ACTED 2018
Un point focal FAFD inspecte des jeunes pousses

Concrètement, quel appui le projet a-t-il permis d’apporter ?

« Il y a environ 50 familles dans le village – si on compte les hameaux alentours, cela fait environ 222 personnes. Nous sommes à 27 km du marché de Ranérou.

Grâce à l’appui du consortium ACTED-FAFD-ASDEN, nous avons pu acheter du matériel : des bâches, des grillages, des bassines… Avec ce que nous avons a reçu et les connaissances acquises, nous pourrons mieux gérer les difficultés. L’appui des points focaux est très utile également. Mais aussi, ce projet nous permet d’accéder à des intrants : nous sommes passés de 50 km à 3 km de distance pour nous en procurer. Nous avons reçu des semences maraîchères, aujourd’hui nous avons des légumes. Grâce aux jardins de case, nous avons notre propre production de légumes qui nous permet de lutter contre la faim. Cultiver ses propres légumes permet de lutter contre la malnutrition.

Nous sommes dans une situation vulnérable. Des comités ont travaillé à déterminer quelles étaient les personnes les plus vulnérables. Puis, il y a eu des assemblées villageoises pour valider les listes de familles. C’est aussi au cours de ces assemblées que nous avons élu les Agents Prestataires de Services et les Relais Communautaires. »

Le projet repose beaucoup sur des activités de formation, centrales car elles permettent de renforcer les connaissances et les capacités des bénéficiaires. Grâce à ces formations, ceux-ci deviennent acteurs à part entière, et acquièrent des connaissances qui perdureront après la fin du projet et qu’ils pourront transmettre au reste de la communauté.

Cette rencontre a permis de mettre en évidence l’intérêt de beaucoup de familles pour les activités de maraîchage dans les jardins de case, qui permettent de développer de véritables stratégies d’organisation.

Pensez-vous que les jardins perdureront dans le temps, même sans distributions de semences ?

« Nous appliquerons ce qu’on nous a montré et achèterons des intrants auprès des Agents Prestataires de Services. En nous organisant entre nous, nous aurons un surplus grâce auquel nous pourrons acheter des semences. Nous avons aussi appris comment optimiser nos récoltes grâce aux itinéraires techniques de maraîchage. »

Un bénéficiaire du projet explique par exemple qu’il a vendu du mil pour acheter son grillage et ses semences auprès de l’Agent Prestataire de Service pour faire du maraîchage.

« Grâce aux formations, on sait comment diversifier nos cultures. Maintenant, on a discuté entre nous, et pensons nous regrouper, pour être plus efficaces. C’est comme le consortium ACTED-FAFD-ASDEN, c’est une force pour eux, donc pourquoi pas pour nous ? »

ACTED 2018
Les bénéficiaires protègent les pousses des oiseaux dans leurs jardins

Que vous ont apporté les formations organisées par les Relais Communautaires ?

« Des connaissances : on sait comment préparer les planches, comment faire du compost, on connaît les itinéraires techniques pour le semis direct et en pépinière. Cela signifie de la nourriture pour la famille, et ça nous aide à lutter contre la faim.

Maintenant, nous allons continuer à travailler. Dans les jardins collectifs que nous avions avant, il y avait des vols de légumes. Les jardins de case sont beaucoup mieux. Chacun est responsable de son jardin. Aujourd’hui, nous recevons un appui ponctuel, mais nous continuerons. »

 

Ce projet est financé par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité d’ACTED et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.