Les organisations humanitaires au Yémen mettent en place des « solutions durables » pour réduire la dépendance à l’aide humanitaire

Beaucoup de familles ont dû fuir subitement, et n’ont pas eu le temps d’emporter leurs bien ni de prévenir leurs familles. Sans domicile fixe, elles sont otages du bon vouloir des propriétaires des terres sur lesquelles elles s’installent, et qui peuvent les en expulser sans préavis. Elles n’ont pas accès aux services de base, notamment à l’eau potable, aux vivres, aux installations sanitaires et à l’éducation. Trouver un emploi devient particulièrement difficile, et ces familles voient leurs revenus baisser de jour en jour. Les enfants paient bien souvent le plus lourd tribut : privés d’école, ils sont plus exposés aux risques de mariage précoce ou d’enrôlement dans des groupes armés.

Ces « solutions durables, » * ce sont des interventions qui bénéficient aux communautés sur le long terme, et non limitées aux interventions d’urgence à court terme. Elles aident les communautés à renforcer leur résilience et leur permettent de moins dépendre de l’aide humanitaire.

On atteint une solution durable lorsqu’une personne déplacée n’a plus besoin d’aide et de protection en lien avec son déplacement, et qu’elle jouit de ses droits humains sans discrimination due au déplacement. Ces solutions durables peuvent être atteintes par le retour en toute sécurité des personnes déplacées dans leur foyer d’origine, par l’intégration dans la communauté d’accueil où elles se sont installées, ou par l’intégration dans un nouveau lieu.

* Les « Solutions durables » sont induites par les principes fondamentaux du cadre du Comité permanent interorganisations (IASC) sur les solutions durables pour les personnes déplacées dans leur pays.

ACTED et ses partenaires mettent en œuvre ces activités pilotes à Dhamar, dans le nord du pays, et à Lahj, dans le sud-ouest.

Dhamar accueille environ 185 300 personnes déplacées, et Lahj environ 87 600. Ces régions offrent un niveau de sécurité qui n’existe pas ailleurs, si bien que le nombre de personnes déplacées y a augmenté de 10% depuis 2018.

Les partenaires se coordonnent avec les autorités locales des gouvernorats de Lahj et de Dhamar pour garantir leur satisfaction et leur engagement dans ce processus.

Les équipes d’ACTED procèdent à des évaluations des besoins en s’entretenant avec les responsables de district et les chefs de communauté afin d’acquérir des connaissances plus approfondies sur chaque site. Cette approche permet à ACTED et à ses partenaires de répondre au mieux aux besoins les plus urgents des communautés.

En 2021, ACTED et ses partenaires mettront en place des distributions de liquidités et des opportunités génératrices de revenus, réhabiliteront des points d’eau et distribueront des kits d’hygiène, réhabiliteront des installations pour faciliter l’accès à la santé, apporteront une assistance au remplacement des documents juridiques personnels, aideront à la relocalisation et soutiendront l’accès au logement, renforceront les capacités des petites entreprises et des organisations locales et leur verseront des subventions, et renforceront les capacités des communautés et autorités locales.

Le consortium s’attelle à toujours satisfaire les besoins les plus fondamentaux des familles déplacées, leur permettant ainsi de concentrer leurs efforts sur la résilience et le renforcement d’activités génératrices de revenus, outils indispensables pour trouver des solutions à long terme sans dépendre de l’aide humanitaire.

En consortium avec CARE, DRC, IRC, NRC et Search for Common Ground, ACTED apporte une aide multi sectorielle intégrée aux personnes vulnérables dans les gouvernorats de Lahj et Dhamar, et notamment aux personnes déplacées, retournées et aux communautés d’accueil.

Avec ce projet, financé par EuropeAid, le consortium d’ONG contribue à renforcer la resilience et la cohésion sociale avec une réponse intégrée et multi sectorielle.