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ACTED Kenya : fournir une aide d’urgence en espèces pour soutenir les familles touchées par la sécheresse dans le Comté de Turkana

Le Kenya connaît actuellement une sécheresse historique qui s’étend sur plusieurs saisons. Elle conduit à une insécurité alimentaire aiguë et à la malnutrition dans les terres arides et semi-arides. Dans cette partie du Kenya, la majorité de la population dépend de l'agro-pastoralisme pour survivre et elle est donc gravement touchée par les conséquences de la sécheresse.

Plus de 6 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans les régions arides, et on estime qu’au moins 1,2 million de personnes sont en phase quatre (phase d’urgence) du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, un outil d’analyse de la prévalence de l’insécurité alimentaire.

Selon l’Autorité nationale de gestion de la sécheresse, la situation s’aggrave dans 20 des 23 comtés des régions arides et semi-arides. Si l’aide alimentaire atténue les pires effets, la consommation alimentaire reste largement insuffisante. La gravité des besoins dépasse l’assistance alimentaire fournie dans les zones fortement touchées par la sécheresse comme le Turkana, où 60 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire aiguë.

Les sources d’eau sont limitées et menacent la santé des groupes les plus vulnérables, en particulier les enfants et les personnes âgées. Le taux de malnutrition aiguë global dans le comté s’élève actuellement à 38,4 %, sans espoir de précipitations à venir qui stimulerait la production alimentaire.

L'aide financière, une bouée de sauvetage pour les familles les plus vulnérables

Alors que la situation continue de s’aggraver et que davantage d’interventions humanitaires sont préconisées, ACTED, avec ses partenaires locaux, TUPADO et SAPCONE, soutenus par Start Network, ont travaillé à renforcer la résilience des communautés touchées par la sécheresse dans le nord du Turkana.

Dans le cadre du projet de réponse d’urgence à la sécheresse en espèces, 1 155 ménages ont été ciblés selon les critères de vulnérabilité d’ACTED, grâce à un processus de ciblage communautaire. Les ménages sélectionnés ont ensuite été présentés à la communauté pour une validation publique. La priorité a été donnée aux familles dans la phase 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (urgence), à celles qui ont perdu leurs biens (bétail) à cause de la sécheresse, aux ménages principalement composés par des femmes et enfants, aux personnes handicapées, aux femmes enceintes et allaitantes, et aux personnes malades ou âgées.

L’activité visait à évaluer les besoins fondamentaux des ménages bénéficiaires par le biais d’une évaluation de base, avant la première distribution d’argent en espèces. Cela permet de mesurer l’impact de l’intervention sur les scores de sécurité alimentaire et la consommation des familles. Les évaluations de base sont menées pour assurer une bonne compréhension de la situation et des besoins dans la région. Pour ce projet, l’enquête était basée sur les ménages. Elle a donc recueilli des informations sur les ménages, soit leur taille, l’impact de la sécheresse sur leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance, leurs habitudes de consommation, etc.

Les bénéficiaires sélectionnés, les plus vulnérables, ont reçu une aide en espèces, une somme d’argent à utiliser pour subvenir aux besoins vitaux de leur famille. Environ 80 dollars US par famille ont été distribués, au cours des deux cycles de distribution.

Enregistrement des bénéficiaires à Turkana, 2022

Betty, une éleveuse obligée de changer de moyen de subsistance

Betty est une éleveuse. La perte de son bétail, à cause de la sécheresse, l’a poussée au bord de la pauvreté. Elle ne pouvait plus subvenir aux besoins de sa famille.

N’ayant aucun autre moyen de gagner sa vie, Betty n’a pas eu d’autre choix que d’ aller chercher du bois pour produire du charbon de bois, qu’elle vendait ensuite. Le prix d’un seau de charbon de bois ne valant qu’environ 1 dollar US et compte tenu de la flambée des prix des denrées alimentaires, elle n’avait toujours pas les moyens de se procurer suffisamment de nourriture pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Ils devaient renoncer à certains repas pour tenir toute une journée.

« Je dois nourrir quatre personnes avec la vente de charbon de bois. Nous pouvions nous permettre d’acheter seulement du maïs et de la farine de maïs. C’est ainsi que nous nous en sortions. Avec l’argent de l’aide en espèces, ma famille ne saute plus de repas et peut s’offrir des légumes et un déjeuner, ce à quoi nous n’étions pas habitués. J’ai également pu acheter les uniformes de mes enfants et payer une partie de leurs frais de scolarité. La recherche de l’eau est plus facile depuis que j’ai l’énergie nécessaire pour parcourir de longues distances », explique Betty.

Au total, 1 155 familles ont bénéficié des deux séries d’interventions en espèces. Cette intervention a permis aux communautés touchées par la sécheresse d’améliorer leur sécurité alimentaire et de réduire leur risque d’entrer dans une phase d’urgence.