Depuis le 25 août dernier, le nord de l’état d’Arakan au Myanmar est ébranlé par des violences qui ont amené déjà plus de 500 000 personnes à se réfugier au Bangladesh, d’après les estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La plupart de ces réfugiés sont d’ethnie Rohingya, et sont aujourd’hui majoritairement installés dans le district de Cox’s Bazar (division de Chittagong, au sud-est du pays), dans des camps de fortune le long de l’autoroute qui relie Cox’s Bazar à Teknaf, près de la frontière birmane. Avec l’arrivée récente de 500 000 réfugiés supplémentaires, Cox’s Bazar accueille aujourd’hui plus de 710 000 réfugiés.
Les réfugiés fraîchement arrivés, très vulnérables, vivent dans des zones particulièrement précaires où les services sont insuffisants, alors que les plans d’urgence initialement prévus pour répondre à la crise sont dépassés.
En septembre, ACTED et son partenaire REACH Initiative ont déployé une équipe d’urgence de 16 personnes dans le sud-est du Bangladesh afin d’évaluer les besoins et les secteurs d’intervention prioritaires.
Parmi les priorités les plus criantes à l’heure actuelle, l’identification et la structuration de nouveaux sites pour accueillir les réfugiés, les camps de fortune existants étant déjà surpeuplés. En parallèle, il est indispensable de garantir l’accès à tous ces sites pour permettre d’organiser la fourniture des services essentiels.
L’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement constitue une autre priorité, d’autant plus importante que l’accès est limité : les problèmes d’accès empêchent une bonne fourniture des services de base et aboutissent donc à de mauvaises conditions d’assainissement, un terrain fertile à la prolifération de maladies comme le choléra. Les besoins en abris et en biens non alimentaires sont également importants : la plupart des abris sont très rudimentaires, composés de bâches en plastique fixées sur des supports en bambou où les familles s’entassent, manquant d’espace comme d’outils pour faire la cuisine ou de combustible. Jusqu’à ce jour, seuls 25% des réfugiés ont pu recevoir une aide alimentaire – et les besoins alimentaires risquent d’augmenter par la suite
Si l’afflux de réfugiés a diminué au cours de la semaine passée, les mouvements de population vers le Bangladesh pourraient reprendre de plus belle maintenant que le conflit s’étend au centre de l’état d’Arakan
Entre besoins humanitaires énormes et prévisions préoccupantes, ACTED se mobilise pour soutenir les réfugiés Rohingya au Bangladesh avec des activités de gestion de camp, d’aide à l’accès aux abris et à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, et en participant à l’information de la réponse humanitaire à travers son partenaire REACH Initiative.