Acted a débuté ses opérations au Maroc en septembre 2023, à la suite du tremblement de terre du 8 septembre. Depuis, elles sont concentrées sur les provinces de Taroudant (Souss-Massa), El Haouz et Chichahoua (Marrakech-Safi), où l'organisation est venue en aide à plus de 23 744 bénéficiaires (sept. 2023 – juin 2025), en particulier dans les zones difficiles d'accès. Agissant sur la reconstruction, la relance précoce, l’EHA, les moyens de subsistance verts et inclusifs, ou encore les infrastructures durables, toutes les opérations d’Acted se sont faites via 5 organisations locales Marocaines, établissant des partenariats particulièrement solides avec Reach Out Foundation, la Banque Alimentaire du Maroc et le Centre de Développement de la Région du Tensift. Cette approche garantit des interventions adaptées aux besoins tout en renforçant les capacités locales et l’autonomisation des communautés.
Le 8 septembre 2023, le Maroc est touché par un séisme de magnitude 6.8 au sud-ouest de Marrakech. Plus de 60 000 maisons ont été détruites ou endommagées entrainant le déplacement de près de 100 000 personnes dans le pays. Les provinces de Chichaoua, El Haouz et Taroudant, les plus durement touchées, sont des zones rurales, montagneuses et arides, fragilisées par sept années de sécheresse consécutives, qui affecte la consommation personnelle, l’hygiène et la production agricole. Dans ces territoires, 74 % des habitants dépendent de l’agriculture (culture de noyers, amandiers, oliviers, élevage…). Or en 2024, la sécheresse a infligé dans la région du Souss Massa une baisse de 59% de la production dans ces secteurs. A ces fragilités, s’ajoute l’inégalité : les provinces rurales ne regroupent que 35 % de la population marocaine, mais 72% de la pauvreté nationale. Par ailleurs, la l’exclusion socio-économique touche particulièrement les femmes et les jeunes : 54,3 % des personnes non scolarisées, non formées et sans emploi sont des femmes rurales au foyer (2019), tandis que les jeunes (qui représentent environ 40 % de la population rurale), font face à un taux de chômage de 36,7 % (2024), aggravé par la baisse d’activité agricole et le manque d’accès à l’éducation et à la formation. Ainsi, les impacts du séisme d’El Haouz ont continué d’aggraver l’isolement des populations rurales, en détruisant les cultures et les systèmes d’irrigation, perturbant le commerce et les chaînes de valeur, fragilisant le tourisme, et endommageant des infrastructures essentielles (routes, écoles, centres communautaires).
Le séisme du 8 septembre a mis en exergue le manque de résilience aux chocs des populations rurales, au regard de l’inégalité, la pauvreté, la sécheresse et l’inflation. Ainsi, si Acted a participé à la coordination des efforts d’intervention immédiate et œuvre à la réhabilitation des infrastructures essentielles suite au séisme, elle y intègre des initiatives de relèvement à long terme pour le développement durable et la reconstruction des moyens de subsistance, donnant priorité à l’appropriation par les communautés. Cette approche comprend par exemple la réhabilitation d’infrastructures de base en y intégrant des technologies accessibles et renouvelables, le renforcement des capacités, la formation technique et professionnelle en pratiques de reconstruction améliorée, ou encore la réhabilitation de centres communautaires pour des coopératives féminines afin de relancer leurs activités.
Aujourd’hui, ces zones restent difficiles d’accès et leurs populations enclavés, en particulier dans les villages reculés. Selon une enquête réalisée par Acted en février 2025, les besoins immédiats incluent à ce jour la relance de leurs activités génératrices de revenus (78 % des répondants n’ont pas retrouvé leurs moyens d’avant-crise), l’accès à l’eau potable (35 % des répondants déclarent leurs sources sèches ou inaccessibles), la santé, l’hygiène et l’assainissement (46 % à des répondants manquent d’accès aux services de santé et d’hygiène), et la reconstruction des maisons et infrastructures dont seulement un tiers a été finalisé.