République Démocratique du Congo Aide Humanitaire

Survivre aux violences liées au genre

Depuis 2013, des dizaines de milliers de Centrafricains ont fui leur pays en crise pour se réfugier dans le nord de la République démocratique du Congo. ACTED est mobilisée dans le territoire de Bondo (province du Bas-Uélé) pour protéger les réfugiés et demandeurs d’asile centrafricains, avec le soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).

ACTED intervient notamment pour prévenir les violences liées au genre et secourir les victimes, un processus complexe dans ce territoire enclavé de la RDC, nécessitant actions d’urgence et travail de fond pour renforcer la résilience.

Des violences liées au genre encore peu reconnues

Certains actes de violence liée au genre ne sont pas toujours reconnus comme tels.

Les violences liées au genre peuvent être de nature sexuelle, physique ou psychologique, et recouvrent des réalités multiples. Ainsi, les conflits et les mouvements de population qui en découlent sont communément reconnus comme des facteurs de violences liées au genre, particulièrement de nature sexuelle. Mais les violences peuvent également être conjugales, intrafamiliales, communautaires : certaines pratiques et croyances communautaires, comme le mariage forcé, l’égalité à l’école ou au travail, ou les abus conjugaux sont encore difficilement reconnues comme telles.

Les violences liées au genre prennent de multiples formes en fonction des différences socialement prescrites entre hommes et femmes : le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, le mariage forcé, le déni de ressources, d’opportunités ou de services, ainsi que les violences psychologiques et émotionnelles.

Information et prise de conscience, enjeux de la prévention

ACTED organise des campagnes de sensibilisation, des représentations de théâtre, des émissions de radio et des actions de plaidoyer vouées à informer et à avoir une meilleure compréhension des formes de violence liée au genre, les facteurs et les conséquences pour la victime, son entourage et la communauté au sens large.

En lien avec les communautés réfugiées et les communautés d’accueil, ACTED a mis en place des comités locaux de protection. Ces structures communautaires font office de relais de protection pour la prévention et la réponse aux violences liées au genre.

La communauté a élu cinq comités mixtes. Les formations et le suivi réalisés par ACTED leur permettent d’informer, d’identifier et de documenter les incidents de violence liée au genre, d’orienter les victimes et d’assurer une première prise en charge psychosociale et un suivi grâce à un mécanisme de référencement, notamment lorsqu’il s’agit de violences sexuelles.

Un mécanisme multi-acteurs pour répondre aux violences

Le mécanisme de référencement fait intervenir plusieurs acteurs en réaction aux violences. Il est composé de structures de santé, de justice, de protection et de réinsertion socio-économique.

S’il y a bien des centres de santé, des postes de police, des tribunaux et des écoles dans le territoire de Bondo, leurs moyens sont cependant limités, et l’accès pour les victimes demeure complexe. Le HCR et ses partenaires, dont ACTED, œuvrent au renforcement de ce mécanisme : appui aux soins médicaux, création d’infrastructures sanitaires, appui à l’éducation et à la formation professionnelle, conseils juridiques et judiciaires, protection et activités psychosociales.

Un suivi complet pour les victimes de violences

ACTED assure le suivi des victimes de violences liées au genre. Concrètement, il s’agit d’orienter et d’accompagner les personnes concernées vers les services de soutien, mais aussi d’assurer un suivi psychosocial ou psychologique.

ACTED intervient à la fois en urgence comme sur la résilience communautaire à plus long terme, en impliquant activement les communautés, les structures gouvernementales et les acteurs humanitaires pour mieux prévenir les violences, secourir les victimes et pallier les conséquences dramatiques de ces actes.