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Société civile et assainissement : développer des modèles durables au Sénégal

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Latrine familiale améliorée, mise en place par une assocation locale soutenue par la direction régionale de l’assainissement

L’assainissement au Sénégal : un secteur encore en marge

Au Sénégal, les retards en matière d’assainissement représentent un véritable enjeu. En 2015, le Sénégal affichait un taux national d’accès à l’assainissement de 48%. Cette modeste moyenne cache des réalités disparates entre les zones urbaines (65%) et les zones rurales (33%), d’après le JMP Progress on Sanitation and Drinking Water de 2015. Dans les régions les plus démunies, 75% des ménages ne sont toujours pas raccordés au réseau d’égouts. Malgré les systèmes existants d’assainissement individuel, le problème de la gestion des boues de vidange en dehors des maisons, souvent dans l’espace public, demeure.

« L’assainissement, c’est l’hygiène, c’est la santé »

Dans le département de Ranérou-Ferlo dans la région de Matam, zone rurale à l’est du Sénégal, les populations vivent dans des conditions précaires. Dans une région où seulement 2,4% (PEPAM, 2012) de la population a accès à un système d’assainissement amélioré, les latrines individuelles sont souvent synonyme de prestige. Dans ce contexte, la défection à l’air libre est pratique courante, générant une augmentation des risques de contamination et notamment de maladies hydriques, mais aussi des risques pour la sécurité, avec des déplacements parfois jusqu’à plus d’un kilomètre de leur domicile, ainsi que des difficultés d’accès pour les personnes à mobilité réduite, les personnes âgées, les femmes enceintes ou encore les enfants en bas âge.

La recherche-action, une méthode d’intervention privilégiant la durabilité des résultats

Dans le cadre d’un projet financé par la Délégation de l’Union européenne, ACTED, en partenariat avec l’institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) a lancé un programme de recherche-action dans deux zones du pays dans le secteur de l’assainissement.

Les deux partenaires souhaitent développer des propositions de modèles d’assainissement durables et adaptés au contexte spécifique de chaque zone d’intervention, à savoir le département de Ranérou-Ferlo en zone rurale et la zone de Santa Yalla dans la commune nord de la ville de Rufisque, en périphérie de Dakar. Ces modèles seront définis à partir de résultats issus de recherches scientifiques et de la mise en œuvre d’un outil développé par l’Irstea et appelé le Waste WAG (Wat-A-Game). Ce kit-méthode permet de modéliser à volonté et de simuler simplement occupation de l’espace, socio-économie du territoire, gestion quantitative et qualitative des boues de vidanges, impact des politiques, effets sociaux et environnementaux. Ce projet représente l’opportunité d’impliquer tous les acteurs du secteur de l’assainissement dans la représentation, conception, simulation et gestion de l’assainissement.

Soutenir les organisations de la société civile du secteur de l’assainissement

Les organisations de la société civile, par leur expérience de terrain et leur proximité avec les populations, peuvent elles aussi faire entendre leur voix dans les enjeux sectoriels de l’assainissement en défendant les demandes de la société sénégalaise. Néanmoins, elles manquent parfois de capacité d’intervention et de visibilité, notamment auprès des pouvoirs publics. C’est pourquoi ACTED et l’Irstea souhaitent renforcer davantage leurs capacités techniques afin qu’elles soient impliquées dans les politiques publiques et qu’elles soient en mesure d’accompagner les programmes d’amélioration de l’assainissement au côté des populations.

 


Le présent document a été élaboré avec l’aide financière de l’Union Européenne. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité de ACTED et ne peut aucunement être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne